Loin
Ils sont loin mes yeux.
Perdus quelque part là bas où tout semble mieux.
Mes yeux qui dévoraient les rues, les gens, le ciel. Mes yeux qui voyaient de l’or quand c’était juste du miel. Pourquoi ne reviennent-ils pas sous le ciel de Paris. C’est beau ici. Aussi.
Je me dis ça le matin quand sous mon nez la rue Montorgueil se réveille. Comme j’aime. Je me dis ça, et puis après j’oublie. Je vagabonde dans ma nostalgie. Je m’entretiens cette fausse mélancolie pour me faire croire que je ne viens pas d’ici.
Mes yeux ils sont restés là bas pour me rappeler comme j’aimais la ville. Ce pays qui a gardé mes yeux en otage, la seule rançon serait l’oubli.
Paris, je t’aime aussi toi qui m’as vue naître. Mais c’est Madrid que je cherche quand j’ouvre ma fenêtre.
Mes yeux m’appellent pour que tout mon corps les suive.
J’ai le cœur coincé entre deux rives.